Issu d'une famille d'importants parlementaires bordelais, Charles fut élevé d'abord au château de la Brède, où il est né. Il suivit ensuite des études de droit, à Bordeaux puis à Paris. Dans la capitale, il rencontra les milieux savants et lettrés, mais très attaché à sa terre, il revint à Bordeaux où il prit la charge de conseiller au parlement. A la mort de son père, il entra en possession du domaine de la Brède et des vignobles. En 1716 son oncle lui légua sa charge de président à mortier au parlement de Bordeaux. En 1717, il se passionna pour les sciences, il rédigea de nombreux traités de physique de médecine, mais également de politique et de philosophie. Les lettres persanes, l'un des chefs d'oeuvre de Montesquieu, fut publié anonymement en 1721 à Amsterdam (sûrement pour ne pas salir la réputation du sérieux magistrat qu'était Montesquieu). Il passa alors une grande parti de son temps dans les salons parisiens et en voyage. C'est la fréquentation de ses lieux qui lui inspira: le temple de Gnide (1725) et l'Histoire véritable d'Arcase et Ismenie (1730) mais publié après sa mort. De 1728 à 1731, faisant preuve d'une grande curiosité intellectuelle, il se rendit en Hongrie, en Italie, en Hollande et en Angleterre où il demeura un an. De retour chez lui, Montesquieu se consacra à l'étude de l'histoire et publia en1734 les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence. Pendant encore 14 ans compilant sources livresques et témoignages, il composa De l'esprit des lois (1748). L'ouvrage eut immédiatement un immense retentissement, mais fut attaqué par les jésuites et les jansénistes, qui le critiquèrent violemment. Charles leur répondit par
la Défense de "l'esprit des lois" (1750) mais la faculté de théologie de Paris condamna l'ouvrage.
          Montesquieu publia encore Lysimaque (1754) et l'article "Goût" de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.
          Devenu pratiquement aveugle, il s'éteignit en 1755.

Principales oeuvres

Dissertation sur la Politique des Romains dans la Religion (1716): il y soutient que les croyances sont des artifices inventées par les chefs politiques pour maintenir le peuple soumis.

Les Dettes de l'État (1716)

Transparence des corps (1718)

Flux et le reflux (1718)

Mouvement (1718)

Maladies rénales (1718)

Les Lettres persanes (1721): premier ouvrage emblématique des Lumières. Ce roman épistolaire met en scène deux persans, Usbek et Rica, qui voyagent en France de 1712 à 1720. Volontiers persuadés de leur supériorité, les deux persans se partagent la critique des français, de l'Église et le pouvoir royal. Montesquieu, pour ne pas devenir le martyr de la vérité, se protège derrière le filtre de la fiction et du regard étranger, ce qui ne l'empêche pas d'exposer ses idées sur la liberté, la justice, les lois, l'esclavage ou la tolérance.

Temple de Gnide (1725)

L'Histoire véritable d'Arcase et Ismenie (1730)

Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734): montrent que les institutions romaines, excellentes pour la conquête, se sont avérées insuffisantes pour l'administration de l'empire, et que la disparition de la liberté et des vertus républicaines a entraîné un déclin irréversible.

Dialogue de Sylla et d'Eucrate (1745)

De l' esprit des lois (1748): dans cet ouvrage, Montesquieu se propose de saisir les circonstances variées dans lesquelles les lois de chaque nation trouvent leur origine et leur explication. On peut dire que cet ouvrage constitue la première manifestation de la sociologie politique.

Lysimaque (1754)

Article "goût" de l'Encyclopédie.

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